Est-ce que ce scandaleux Nutri-Score va enfin secouer sa copie en 2023 ?

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Par Julien HYARDET

Publié le 25 janvier 2023.

On l’avait à l’œil celui-là ! Bonne nouvelle, il devrait évoluer à partir de janvier 2023. Et cela pourrait bien aussi être un Domino Day pour la célèbre appli Yuka, dont la note s’appuie largement sur le Nutri-Score.

Le Nutri-Score, petit carré coloré apposé sur les emballages, juge les produits alimentaires de A (vert = le bon dieu sans confession) à E (rouge = mais quelle honte !). Une bonne idée au départ.

Mis en place en 2017 par Santé Publique France et appliqué sur la base du volontariat des fabricants, ce marquage a pour louable intention d’aider à comprendre la valeur nutritionnelle des produits industriels et de faire des choix plus éclairés dans les caddies.

Après 6 ans d’existence, il révise sa copie et passe un panier de produits à la moulinette : viande rouge, produits sucrés et salés, mauvaises graisses, boissons  édulcorées, prêts à manger, aliments transformés et polluants.

Sommaire

Pourquoi le Nutri-Score était-il décrié, à juste titre?

Le score prend en compte pour 100 g d’un produit :

  • la quantité de nutriments et d’aliments à prioriser dans l’alimentation (fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d’olive) ;
  • la part de  nutriments et d’aliments à limiter (en fonction des calories, acides gras saturés, sucres, sel).

Ainsi, le consommateur est supposé être bien outillé pour comparer des produits de même nature et choisir les plus sains.

Inutile de dire que tous les fabricants de produits transformés ne sont pas pressés de l’apposer sur leurs produits. Vous vous imaginez, par exemple, le score des sodas bourrés de sucre ! Heeeuuu 😱

Une analyse incomplète et imparfaite

Le Nutri-Score n’intègre pas les additifs, les pesticides, ou le degré de transformation des produits.

Du coup,  la version édulcorée à l’aspartame de notre soda classé E s’est miraculeusement retrouvée en odeur de sainteté avec la note B.

Pourtant, selon un communiqué de mars 2022 de l’INSERM, « la consommation d’édulcorants serait associée à un risque accru de cancer ».

Un manque criant de pertinence

Certains produits naturels bruts, comme le miel ou l’huile d’olive, se retrouvent aux gémonies car trop sucrés ou trop gras.

Mais qui boit l’huile d’olive (pourtant riche en bons acides gras) au goulot et ou mange du miel à la petite cuillère comme une pâte à tartiner ?

Bref, est-il meilleur pour la santé d’avaler des litres de soda que d’ajouter une cuillerée à café d’huile d’olive à sa salade ou de miel à sa tisane ? Soyons sérieux !

On marche sur la tête

Une décision adoptée le 19 octobre dernier par les députés européens rend obligatoire la mise en place d’un « système harmonisé et obligatoire d’étiquetage nutritionnel » dans toute l’Union Européenne d’ici à 2023.

Les fabricants de Roquefort sont montés au créneau les premiers et demandent à être exemptés. Vous les voyez transformer des produits AOC ou AOP du terroir afin de les rendre acceptables… alors qu’ils ne peuvent être modifiés s’ils veulent conserver leur label !

Les enjeux de santé tout comme économiques (suivez mon regard vers les lobbies) sont au cœur du système. Et il était bien temps de revoir la copie.

Restons positif, l’intention est là. Voici les 8 changements à venir.

8 changements dans le Nutri-Score en 2023 ?

Le comité scientifique en charge du Nutri-Score devrait réviser le système d’attribution des scores en 2023.

Ceux-ci seraient mieux alignés avec les recommandations de Santé Publique et donc plus sévères pour les produits à forte teneur en sucre et en mauvais gras. Son concepteur, Serge Hercberg, explique dans un article du Figaro Santé de novembre 2022 que « la stratégie de calcul, pondérant les éléments positifs et négatifs, reste la même sur le fond ».

1. Les viandes rouges à la baisse

Le score des viandes rouges industrielles serait dégradé pour aider à réduire la consommation de viandes transformées très riches en acides gras saturés selon le plan nutritionnel de Santé Publique France.

2. Les produits sucrés ou salés déclassés

De manière générale, les produits sucrés seraient notés de manière plus stricte, et particulièrement les céréales du petit déjeuner qui ne pourraient plus atteindre le score A. Les aliments trop salés seraient relégués dans les groupes D et E.

3. Les produits laitiers nuancés 

Le score des produits laitiers prendrait mieux en compte la quantité de sucres ajoutés.

4. Le prêt-à-manger mieux sanctionné

Les plats prêts-à-manger, prisés des consommateurs comme les pizzas industrielles,  perdraient leur score A ou B pour un C, voire un D.

5. Les bonnes graisses et les pauvres en sel mieux notés 

Les huiles (colza, olive, noix qui contiennent moins de mauvais gras) tiendraient leur revanche : elles seraient élevées au rang B au lieu de C. Les fromages à pâte pressée pourraient être récompensés d’un score C au lieu de D en raison de leur faible teneur en sel.

6. Les boissons édulcorées sont déjà ré-étudiées

Un nouveau classement des boissons édulcorées tiendra compte des résultats récents de recherche qui leur sont moins favorables pour la santé.

7.  Les produits ultra-transformés pointés 

Un bandeau noir est à l’étude pour sortir de l’ombre les produits ultra-transformés, riches en additifs. Ça risque de ruer dans les brancards !

8. De nouveaux indicateurs ajoutés ?

Des logos complémentaires pourraient enfin voir le jour et renseigner l’impact environnemental des produits (comme le Planet Score ou l’Eco Score non encore validés) et juger de l’empreinte carbone et du taux de pesticide

A retenir :​

Un consommateur éclairé doit continuer d’ouvrir l’œil ! On sera toujours là pour ça. 

Julien Hyardet

Par Julien HYARDET
Coach Santé, Sport et Bien-être

Ancien rugbyman professionnel, je suis aujourd’hui au service de votre santé et de votre bien-être.
Et j’ai constaté une chose : ce n’est pas l’âge qui compte, mais bel et bien la forme physique et mentale !

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