Conserver une pratique sportive : effet décisif contre le vieillissement
Par Julien HYARDET
Annie va bientôt prendre sa retraite. La voilà dans la salle d’attente de son généraliste, prête à discuter de son intention de vieillir en restant active. Elle avise une brochure posée sur la table vantant les bienfaits de la MMA, la médecine morphologique et préventive de l’âge.
Comme de nombreuses femmes, Annie se préoccupe de sa santé et de son bien-être Elle désire plus que tout éviter les risques de maladies et de douleurs associées au vieillissement et elle repense à pourquoi pratiquer du sport en vieillissant. En attendant son tour, elle s’interroge aussi, dubitative, sur l’intérêt d’un bilan anti-âge. Ce terme anti-âge ne lui plait pas beaucoup. Son médecin pourrait-il lui proposer, à elle aussi, une consultation de type MMA ?
Et bien non (ouf ?), c’est son collègue qui exerce cette médecine. Lui ne préfère pas engager de si lourds moyens. Il est plutôt convaincu que l’activité physique est une priorité pour toute personne sénior désireuse de rester en forme et en bonne santé le mieux longtemps possible. Lisez maintenant ses arguments, largement partagés !
Sommaire
Pourquoi la pratique sportive reste-elle indispensable quand on vieillit ?
Des chercheurs de l’Université de Stanford ont observé, à partir de marqueurs sanguins, que le corps change à l’âge de 34, 60 et 78 ans, en moyenne.
Ces évolutions à partir de la soixantaine influencent la pratique des sports ou d’une activité physique. Quelles sont-elles ?
- La masse musculaire et la force diminuent,
- La graisse se développe, notamment à l’abdomen,
- Les os sont moins robustes et la colonne vertébrale s’affaisse un peu,
- Le métabolisme ralentit et la production d’énergie s’amoindrit, parallèlement à une prise de poids,
- Le cartilage articulaire s’affine et les tendons sont plus raides,
- Le débit du cœur ralentit.
Les effets de ces changements corporels sur la pratique de l’exercice sportif sont notables, quoique variables selon les individus : essoufflement à l’effort, moindre endurance à haute intensité, risques de blessures et de fractures, perte de souplesse, de légèreté et d’équilibre, douleurs, etc.
Faut-il pour autant freiner le sport ou l’activité physique ?
Bien au contraire. En plus d’entretenir les capacités du corps, les bienfaits de ces pratiques sont indéniables pour la santé et la qualité de vie des séniors. Quand la passion du sport n’est pas, ou est moins, chevillée au corps, il n’est même pas nécessaire d’y consacrer beaucoup de temps C’est le petit secret qu’ Annie a confié à son médecin et sa réponse ne s’est pas faite attendre.
Pourquoi faire encore du sport ou de l’exercice physique à 50 ans et plus ?
La liste des arguments du médecin de Annie est fournie.
Commençons par la moins attendue de la part du corps médical : le plaisir et le bien-être.
Le plaisir et le bien-être
Ce n’est pas parce qu’on vieillit qu’on doit devenir différent !
Aimer faire du sport et y trouver de la satisfaction et du bien-être ne se discute pas.
Le seul conseil est de pratiquer d’une manière réfléchie, en fonction de son niveau et de ses capacités physiques.
Un effet physiologique mérite d’être souligné pour tout le monde. La pratique d’une activité de type sportive libère des hormones dans le corps. Une séance de plus de 30 minutes déclenche la production d’endorphines aux effets analgésiques, anxiolytiques et anti-stress bien connus. Les disciplines un peu endurantes (vélo, natation) délivrent particulièrement ces bienfaits.
La prévention du risque de maladies
Le sport ou l’activité physique préviennent le risque de plusieurs maladies et participent à leur traitement.
Celles-ci sont malheureusement fréquentes à partir d’un certain âge :
- les accidents vasculaires cérébraux : l’exercice aide le cerveau à se protéger des lésions et se restaurer après un AVC,
- l’hypertension et les troubles cardiaques : l’activité physique augmente l’endurance du coeur et réduit la pression artérielle,
- les pathologies pulmonaires : le sport aide à relancer les capacités respiratoires,
- les complications liées au diabète de type 2 : l’équilibre glycémique est amélioré et les besoins en insuline sont réduits,
- l’excès de poids : la perte de masse musculaire due à un rééquilibrage alimentaire est limitée grâce au sport. La graisse abdominale favorisant les maladies cardio-vasculaires et l’apparition de certains cancers est aussi plus facilement éliminée.
Le maintien fonctionnel du corps
Le corps n’est pas fait pour la sédentarité.
Le renforcement musculaire, les séances de cardio ou d’équilibre aident à entretenir la force, l’endurance et les capacités de motricité. L’exercice physique est recommandé pour prévenir les risques de chute, dont les conséquences avec l’âge peuvent être sérieuses, grâce à de la musculation d’entretien combinée à la proprioception et à la coordination.
L’image de soi
Le sport ou l’exercice physique ont un effet positif sur l’image et l’estime que l’on se porte.
Le vieillissement est plus ou moins bien accepté par la personne concernée comme par la société. Se regarder dans un miroir peut réveiller des inquiétudes et des complexes. Un corps plus tonique, affiné et élancé redonne confiance en soi et en son apparence.
Le lien social
Le sport favorise le lien social, qu’on le pratique en salle ou sur internet (en appartenant à un groupe privé par le biais des réseaux sociaux).
Ce n’est pas anodin car beaucoup de personnes ressentent la solitude en vieillissant.
Pourquoi ces 3 activités sont-elles souvent conseillées aux personnes seniors ?
Marche, fitness et vélo sont 3 activités physiques souvent conseillées parce qu’elles sont simples, familières et adaptables.
Les personnes les plus robustes, avec un bon niveau de santé, peuvent les pratiquer à un niveau d’intensité soutenu que celles souffrant de fragilités doivent les exécuter de manière plus pondérée.
Les raisons de faire de la marche à pied
C’est l’activité reine à partir de 60 ans.
Annie apprécie de marcher comme beaucoup de femmes (elles représentent plus de la moitié des pratiquants de marche à pied). Randonnée, nordique ou carrément sportive, le choix est vaste. Pratiquée régulièrement, elle prévient les maladies cardio-vasculaires, a des effets contre la tension et le diabète, solidifie les os et améliore l’humeur.
Le bénéfice de la remise en forme
Fitness, gym douce, pilates, ces pratiques aident à renforcer la masse musculaire et l’élasticité des tendons et des ligaments.
Une quarantaine de minutes par jour, 5 fois par semaine, sont conseillées. En cas d’arthrose, ce type d’activité physique entretient la musculature tout en atténuant la pression sur les articulations et les douleurs.
L’attrait du vélo
En intérieur ou en extérieur, ce sport complet est très accessible à la génération sénior. En plus, c’est un moyen de mobilité douce.
Cette discipline, à moduler selon son niveau d’endurance, abaisse la tension artérielle, protège le cœur, sollicite les muscles de tout le corps, travaille l’équilibre, favorise le sommeil et canalise la prise de poids.
Le cycliste Robert Marchand a pédalé jusqu’à 109 ans. Avec le développement de véritables pistes cyclables urbaines en France, la bicyclette, dotée éventuellement de l’assistance électrique, est un moyen de transport et de loisir parfait pour vivre sa retraite en liberté.
Il y en a d’autres activités physiques, bien sûr, comme la natation, le yoga ou la danse sportive. L’essentiel est de continuer à bouger pour le plaisir et la santé !
Mon conseil, planifier, par exemple, durant une semaine 5 séances de gym plus 2 sorties ou entraînements de marche ou de vélo.
Le programme Rester Jeune vu par une adhérente
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Par Julien HYARDET
Coach Santé, Sport et Bien-être
Ancien rugbyman professionnel, je suis aujourd’hui au service de votre santé et de votre bien-être.
Et j’ai constaté une chose : ce n’est pas l’âge qui compte, mais bel et bien la forme physique et mentale !