Cultiver le bonheur dans le jardin de sa vie
Par Julien HYARDET
La quête de la félicité est une aspiration fondamentale des êtres humains. En France, La Fabrique Spinoza agit depuis 10 ans pour « redonner au bonheur sa place au cœur de notre société ». Cette réflexion est importante au niveau individuel et collectif car, même s’il reste encore de nombreuses zones à explorer, la façon dont les individus évaluent ou apprécient leur vie, par le biais de pensées ou de ressentis, est un baromètre de leur état de stress et des facteurs de risques pour la santé
Le bonheur est aussi devenu un sujet d’étude. L’institut Ipsos, dans un rapport de 2020 non traduit en Français, indique que 6 personnes sur 10, à travers 27 pays dans le monde, se sentent plutôt heureuses ou très heureuses. Le score atteint en France est plus élevé avec 80 % de la population. Tahar Ben Shahar, ancien professeur de Harvard, est devenu mondialement connu grâce à sa formation en psychologie positive, parmi les plus suivies de cette prestigieuse institution. Il est conférencier et auteur d’un livre de développement personnel ” L’apprentissage du bonheur”. Cela donne à réfléchir.
Cultiver le bonheur est-il à la portée de chacun ? Quelle est l’utilité de suivre des cours pour y parvenir ? Quels choix de vie sont les plus susceptibles de rendre heureux au quotidien ? Cet article donne des pistes de réflexion et d’action.
Sommaire
Que peut-on penser des formations au bonheur ?
L’ONU a consacré le 20 mars Journée internationale du bonheur, célébrée dans le monde entier.
La portée de cette politique publique dédiée au bonheur a favorisé le développement de besoins et de solutions. En France, avec l’avènement de la psychologie positive il y a une quinzaine d’années, les cours se sont multipliés. Leur but est d’apprendre à mobiliser toutes les forces et les ressources qui aident à se sentir heureux.
Trois objectifs en découlent :
- être en mesure de faire les choix de vie qui nous conviennent,
- faire preuve d’optimisme et reconnaître les opportunités dans les difficultés,
- identifier et apprécier les bons côtés du moment présent et se libérer de l’anxiété pour le futur et des déprimes liées au passé.
Si ces formations peuvent aider à prendre conscience de son propre rapport au bonheur, elles ne sont pas bon marché ni toujours efficaces. Certaines personnes jugent même un peu cher payé de recevoir des conseils vieux comme le monde qu’elles connaissent et n’appliquent pas assez. Le poète et philosophe espagnol Miguel de Unamuno (1864-1936) disait : “ le bonheur est quelque chose qui se vit et se sent, non qui se raisonne et se définit”.
Donc, après réflexion, il est nécessaire de passer à l’action !
Est-ce que développer sa félicité est une question de volonté ?
Que dire aux 20 % de Français du sondage qui ont le sentiment d’être éloignés du bonheur ?
Qu’ils manquent de volonté pour mettre en application tous les livres de formation, mis largement à leur disposition jusque dans les librairies de leur supermarché ? Certainement pas. Voici 2 raisons :
- Le bonheur est une notion floue et subjective. Ce n’est pas une science et personne n’en détient le secret. S’il peut exister un mode d’emploi ou des recettes applicables à un grand nombre, tout le monde ne peut pas réussir à les mettre en application. Le bonheur ne s’impose pas, il se cultive patiemment. Ce qui n’interdit pas naturellement de le vouloir pour soi-même, en acceptant ses inévitables fluctuations. Le bonheur repose sur la capacité à équilibrer dans la balance de la vie les épisodes difficiles par des moments de bien-être, de sérénité et de plaisir.
- Les circonstances, l’environnement, l’histoire personnelle et les coups du sort jouent un rôle sur le sentiment de satisfaction et de félicité. L’individualisme pousse chacun à inventer et à réussir sa vie par lui-même. Cette façon de voir porte à croire que le bonheur ne dépendrait que de sa seule personne. Au point d’être un droit mais aussi une obligation. Par exemple, le bonheur au travail, une des valeurs importantes pour les salariés, tend aussi à devenir un marqueur de leur réussite et leur culpabilité en cas d’échec. L’exigence est élevée alors que bien des choses extérieures à soi ne permettent pas toujours de se sentir heureux.
Les inquiétudes de la vie quotidienne nuisent-elles au sentiment de bonheur ?
Sans évoquer ici l’anxiété pathologique handicapant profondément la joie de vivre, la plupart des gens ressentent plus ou moins d’inquiétude et de peur dans leur quotidien.
Le stress perturbe le bien-être, la sérénité et le plaisir de l’existence. Pris au cœur de ces agitations, on n’est pas toujours en mesure d’apprécier les bons moments, de conserver son optimisme, d’éprouver des émotions et des pensées positives. Il est compliqué de ressentir de la gratitude pour tous les bienfaits d’une vie heureuse lorsque l’on est tourmenté. Est-ce que l’anxiété empêcherait de cultiver le bonheur ?
Wendy Suzuki, professeure et directrice d’un laboratoire de neurosciences à New York, pense que les poussées d’anxiété légère sont utiles pour réenclencher régulièrement la capacité à cultiver le bonheur. Par contraste, celles-ci rappellent les moments heureux et stimulent à en vivre de nouveau. De quelle façon ?
Quels sont les choix les plus faciles pour cultiver le bonheur ?
Chaque personne est différente et si le besoin de bonheur est universel, il n’existe pas une manière unique de l’atteindre et de l’entretenir.
On peut cependant citer quelques options faciles à mettre en application. Elles déclenchent, en effet, un sentiment de bonheur récurrent chez ceux qui les affectionnent. Il n’y a que des avantages à les essayer !
Bouger son corps
Pour Wendy Suzuki, c’est la voie royale, plébiscitée par les scientifiques du monde entier parce qu’elle touche à la physiologie du corps.
Grâce à l’activité physique, des substances neurochimiques sont libérées dans le cerveau ce qui élève automatiquement la sensation et la conscience du bonheur. Le niveau d’anxiété baisse ainsi que le stress. Si l’effet est immédiat, son intensité est variable et ne dure pas. Mais la pratique régulière entraîne le cerveau à maintenir un niveau d’hormones protecteur. Dans l’idéal, on peut obtenir ce résultat avec 45 minutes de marche active quotidienne ou 30 d’exercices cardio-vasculaires.
Aider les autres
Aider quelqu’un procure le sentiment de satisfaction de se sentir utile et accroît ainsi l’estime de soi.
En oubliant pour un temps ses problèmes, on laisse la place à des pensées et des émotions agréables et au bien-être. Un acte généreux libère aussi dans le cerveau de la sérotonine, une hormone qui diminue le stress et aide à faire face à la souffrance morale. Avez-vous déjà songé aux avantages surprenants du bénévolat ? L’engagement bénévole n’est pas facile tous les jours et il y a bien sûr des inconvénients. Cependant, les témoignages de bénévoles heureux sont légion, ce qui se répercute évidemment dans tous les aspects de leur vie.
Prendre un animal de compagnie
Les animaux domestiques ont dans certains pays un statut juridique propre d’êtres à part entière doués de sensibilité.
Ils connaissent des émotions comme la joie, l’amour, la gratitude… Ils font partie de la famille. À leur façon, ils apportent aux hommes du bien-être, du plaisir et de la sérénité. 9 propriétaires sur 10 reconnaissent qu’ils participent à les rendre heureux. Connaissez-vous le pouvoir des animaux de compagnie et leur incroyable capacité à procurer du bonheur ? Cette compétence est innée chez eux car ils la mettent en pratique pour eux-mêmes, bien mieux que leurs maîtres humains. Ils sont à l’écoute de leur instinct qui les guide vers les meilleures sources de félicité.
Retrouver le plaisir de jouer
Le jeu est essentiel aux enfants et participe à leur joie de vivre.
Il est également bénéfique aux personnes adultes. Pourtant, bon nombre d’entre eux sont parfois réticents. Le psychologue Jean-François Vézina, est l’auteur du livre « tout se joue avant 100 ans ». Le titre est très explicite : le jeu est essentiel tout au long de la vie. Qu’il s’agisse de jouer à des jeux de société entre amis ou de s’amuser avec son animal de compagnie, de visiter un parc à thème en famille ou de saupoudrer de ludique les divers domaines de son existence, les avantages du jeu pour les adultes sont inestimables et n’ont rien à voir avec une régression. D’ailleurs, les spécialistes de l’histoire du monde rappellent que le jeu leur était réservé et a stimulé le progrès intellectuel et culturel de la société. Garder l’aptitude et le plaisir de jouer permet en plus de repousser le vieillissement.
Rire de bon cœur
On imagine facilement que l’on rit parce qu’on est heureux.
Mais l’inverse est aussi vrai : on peut rire pour accéder au sentiment de félicité. Le Docteur Madan Kataria a créé le yoga du rire en 1995. Les raisons pour lesquelles le rire est le meilleur des remèdes sont très nombreuses. Sa méthode ne consiste pas à rire d’une blague ou d’une histoire drôle. Il préfère recourir à la vertu sociale du rire plutôt qu’à la logique intellectuelle. Il demande aux participants d’avoir recours à une gestuelle espiègle ou à des jeux de l’enfance pour se remettre en condition de rire. S’esclaffer de bon cœur est très contagieux et les relations enjouées nouées entre les gens stimulent aussi les hormones du bonheur. C’est si bon pour la santé !
Prendre soin de son bonheur est très important.
On n’est pas obligé de céder à la pression de la société de paraître heureux en permanence. Savez-vous que des marques de maquillage créent des produits qui donnent l’air réjoui pour les réseaux sociaux ?
Les gens qui se sentent les plus heureux ne se forcent pas et n’utilisent pas d’astuces factices. Lorsqu’ils rencontrent des moments difficiles, ils ne restent pas inactifs et maussades. Dès que la clé de leur bonheur se grippe, ils sentent que c’est le moment de faire le plein de félicité en faisant bouger leur corps et leur esprit.
Le programme Rester Jeune vu par une adhérente
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Par Julien HYARDET
Coach Santé, Sport et Bien-être
Ancien rugbyman professionnel, je suis aujourd’hui au service de votre santé et de votre bien-être.
Et j’ai constaté une chose : ce n’est pas l’âge qui compte, mais bel et bien la forme physique et mentale !