Colocation pour Séniors : les 6 clés de Pierre Richard et Jane Fonda
Par Julien HYARDET
C’est un film de 2012 bien en avance sur son temps. “Et si on vivait ensemble” raconte l’aventure de 4 amis de 75 ans, interprétés par Jane Fonda, Pierre Richard, Guy Bedos et Claude Rich qui décident de cohabiter.
La plupart des gens ont envie de rester chez eux dans leur grand âge mais le coût est parfois trop élevé. Alors, l’idée de partager un logement peut germer comme dans cette comédie !
Pour de vrai, la coloc à cet âge, ça se passe comment ? Plutôt bien, sous réserve de connaitre les 6 clés d’une colocation pour seniors réussie.
Sommaire
Connaissez-vous Colette, la plateforme de cohabitation intergénérationnelle ?
Elle permet à une personne âgée d’accueillir à son domicile, devenu trop grand et cher, un/une étudiant, stagiaire ou actif de moins de 30 ans. Inversement, ces derniers trouvent à se loger avec un petit budget. Excellente idée pour tout le monde qui contribue à :
- lutter contre la solitude, se sentir en sécurité,
- financer son lieu de vie,
- aider les jeunes en cultivant le lien intergénérationnel.
Mais dans le film, il s’agissait de l’habitat partagé entre séniors, largement préféré aux résidences ou institutions classiques. Comme par Muriel, 63 ans, qui a affiché cette petite annonce à la poste : ” jeune senior dynamique, pas perchée, cherche 2 personnes 60 + pour habiter en colocation. Ronchons s’abstenir”. Ça lui rappelle sa jeunesse et les communautés des années hippies !
Enfin, disons que l’eau a coulé sous les ponts. Comme le temps a marqué les personnalités et ancré quelques habitudes, une telle décision se pèse et se prépare. Voilà 6 clés d’une cohabitation entre séniors réussie dans la vraie vie.
Apprécier les avantages et enjeux de la colocation pour seniors
Une motivation économique
Vivre en colocation permet de mutualiser les frais d’habitation, bien utile pour conserver de bonnes conditions de vie avec une retraite modeste.
- Vous possédez un vaste logement et vous envisagez de prendre des gens chez vous en colocation ? De nombreux sites permettent de rentrer en relation avec des candidats. Propriétaire du lieu, vous devez bien clarifier ce que vous êtes prêt à partager et éventuellement faire des travaux d’aménagement.
- Vous êtes déjà locataire, la configuration du logement s’y prête, vous aussi, le propriétaire est ouvert, 3 solutions : cosigner un bail unique, signer un bail indépendant par colocataire, sous-louer une partie de l’habitation avec l’autorisation écrite du propriétaire.
- Vous êtes candidat à la colocation mais n’avez pas envie d’investir le logement d’une autre personne et préférez un logement nouveau : des plateformes, comme logement-seniors.com, répertorient toutes les solutions d’habitat pour les personnes seniors, dont la colocation. Des investisseurs privés ou des communes proposent aussi des logements disponibles en colocation.
Une motivation sociale
Les divorces tardifs, les parcours de vie en solo peuvent conduire au repli sur soi et à l’isolement.
La colocation aide à affronter les difficultés de la solitude qui risque de peser dans l’avancée en âge. Si l’indépendance n’est pas un problème, l’individualisme l’est et il faut être prêt à collaborer ! Le choix d’un mode de vie collectif s’appuie sur le soutien et l’entraide.
À la différence d’une résidence seniors comptant de nombreux logements indépendants, les relations dans un petit groupe de colocataires sont plus fortes. La famille est rassurée car, en cas de besoin, d’autres personnes sont présentes et proches. Même si un agent d’accueil assure une surveillance et des services matériels dans une résidence pour seniors, la convivialité n’est pas toujours de mise et les résidents peuvent s’isoler psychologiquement.
Bien jauger son état d'esprit avant de s'engager
La cohabitation réussie entre séniors fait appel à la curiosité, la tolérance, au respect et à la bonne humeur. Tempérament trop chagrin, impatient, irascible s’abstenir.
Elle est beaucoup plus facile avec des proches qu’avec des inconnus dont on ne sait rien. Ne laissez pas un algorithme juger de vos affinités, confrontez-les en chair et en os. Les tensions existent en colocation et il est essentiel de connaitre et comprendre les besoins et les limites de chacun. Évitez les cohabitations avec trop peu de personnes car il est alors facile de se focaliser sur les défauts de quelqu’un. À partir de 4 colocataires, le risque est dilué et l’entrain circule beaucoup mieux.
Les associations de mise en relation de seniors ou de promotion de l’habitat partagé proposent des ateliers de préparation à la colocation. N’hésitez pas à participer à une formation et à un “stage” de vie commune en conditions réelles avec le groupe qui pourrait devenir le votre.
S’adapter à une colocation n’est pas forcément facile. Une personne timide peut avoir des difficultés à trouver sa place dans le groupe, en l’absence de centres d’intérêts communs. C’est un peu comme la vie au pensionnat ! Parfois, les rythmes de vie diffèrent, ne serait-ce que l’heure du petit déjeuner ou de coucher occasionnant des frictions.
Élaborer et accepter une charte du vivre ensemble
La charte de cohabitation permet de fixer les règles de vie, comme les taches ménagères, l’usage des espaces et matériels communs, les horaires, les invitations, la présence d’animaux, etc.
Ce pacte de vie va évoluer au fil du temps, c’est normal.
Indispensable, il est complémentaire à tout contrat de colocation, de personnes jeunes comme plus âgées. Elle facilite la vie et réduit les risques de conflit ou de litige. La carte du vivre ensemble fixe les droits et les devoirs des colocataires et est conçue par eux, sauf si une structure d’accueil l’a rédigée au préalable. Elle permet d’anticiper les difficultés et les solutions à mettre en place en cas de vacances (garde d’animaux ou arrosage des plantes), de maladie ou de départ et donc remplacement d’un colocataire.
assurer des espaces de vie en commun et un vrai petit chez soi
Le principe de ces colocations entre seniors est de partager non seulement un lieu mais aussi des moments en commun.
Pour autant, chacun doit disposer d’une chambre et d’une salle de bain et de toilettes privées indépendants. Si ces facilités sont fréquemment proposées dans les habitats dédiés à la colocation entre seniors, elles sont également nécessaires dans le logement d’un particulier, qui plus est d’un ami. Une visite de quelques jours s’accommode de partager la salle de bain et de laisser les valises remplies, mais, dans la durée, ce n’est pas très réaliste.
Les logements en colocation sont de grandes maisons ou appartements pour une dizaine de personnes. L’espace personnel ne dépasse pas souvent la taille d’un studio de 30 m². C’est pourquoi les résidences services pour seniors sont plus adaptées à la vie très indépendante, éventuellement en couple, dans un petit appartement.
Gérer un budget de fonctionnement commun
Il est indispensable de planifier un budget pour les charges quotidiennes : eau, électricité, assurance et assistance colocation, courses courantes si elles sont partagées, organisation des repas…
Si les locataires le souhaitent, une aide à domicile pour des taches mutualisées de ménage, de jardinage, de cuisine ou un service de repas seront ajoutés aux frais de vie. Les dépenses doivent être agréées par tous et la répartition équitable. Le budget doit être connu et bien communiqué dès le départ afin que les colocataires n’aient pas de surprise.
Lorsque la colocation bénéficie d’un service de gouvernance, la gestion des besoins de fonctionnement est assurée. Le budget est évidemment impacté. Des aides APL ou APA peuvent réduire le reste à charge.
Il est difficile de donner une somme en euros, tant les situations individuelles diffèrent : rien à voir entre cohabiter dans l’appartement d’un ami et des colocations de standing. Mais globalement, l’intérêt premier est économique.
Décider que faire en cas de perte d'autonomie des colocataires
Ces cohabitations entre seniors attirent en premier des personnes souvent seules qui ne sont pas du tout prêtes à vivre en maison de retraite et qui n’en ont pas le besoin.
Lorsqu’un groupe monte son propre projet, il est utile de projeter que la santé des habitants peut se détériorer et de réfléchir aux éventuels besoins et conditions d’assistance médicale. En 2012, à l’époque du film, s’est ouverte à Montreuil près de Paris, à l’initiative de Thérèse Clerc, féministe et écologiste de la première heure, une anti-maison de retraite pionnière, autogérée, pour femme âgées à faibles revenus (d’où le nom provocateur de Babayagas, le nom des sorcières dans les contes russes). La question s’est posée pour ce groupe qui a décidé que chacune pourrait rester “jusqu’à sa fin”.
Certaines entreprises de colocations pour seniors ont intégré ce besoin et proposent un service d’accompagnement de professionnels de la santé. D’autres médicalisées comme le réseau cette famille, accompagnent 24h sur 24h des personnes handicapées ou en perte d’autonomie dans des conditions proches d’une vie à la maison.
Après les drames de la pandémie et les scandales révélés dans certains ehpads, la cohabitation pour personnes seniors est de plus en plus recherchée. Que ce soit avec un jeune chez soi ou entre pairs dans une maison partagée, cette solution présentent un large éventail de tarifs pour la personne âgée qui peut, soit toucher un loyer, soit mutualiser le coût d’une location et éventuellement de services associés.
Une fois les aspects financiers essentiels réglés, la 2ème avantage est le partage de moments conviviaux tels que des activités en commun. Par exemple, se soutenir et se motiver pour un petit rituel quotidien d’activité physique est excellent pour la santé et le moral ! Ce qui n’empêche pas de s’y consacrer tranquillement, sans contrainte, dans son espace privatif !
Par Julien HYARDET
Coach Santé, Sport et Bien-être
Ancien rugbyman professionnel, je suis aujourd’hui au service de votre santé et de votre bien-être.
Et j’ai constaté une chose : ce n’est pas l’âge qui compte, mais bel et bien la forme physique et mentale !