Agir contre les fuites urinaires : Ashley Graham fait sauter le tabou
Par Julien HYARDET
Stopper les fuites urinaires et mieux vivre les problèmes d’incontinence sont souvent des sujets dégradants, enfouis pudiquement, au registre médical. Allons, est-ce sérieux de considérer ce trouble comme seulement de la “tuyauterie” ? Quel manque d’empathie !
Ashley Graham s’est attaquée à ce tabou. Sans s’inquiéter d’écorner son image sexy, la mannequin de 32 ans, devenue maman, a braqué le projecteur sur la pudibonderie des fuites urinaires. Dans son compte Instagram, elle pose franchement cette question : “saviez-vous que vous changeriez aussi vos propres couches ?”. Vous comprenez qu’elle évoque sa propre incontinence post-accouchement. Silence gêné ?
Elle fait bien de briser l’omerta sur ses troubles de vessie. Il n’y aucune honte à en parler. L’incontinence ou les petites fuites urinaires sont loin d’être exceptionnelles. Elles peuvent être légères et transitoires dans l’effort ou malheureusement associées à une maladie chronique et concerner autant la femme que l’homme à l’âge adulte. En vieillissant, les changements corporels (typiquement la ménopause), certaines pathologies neurologiques et les situations de dépendance peuvent augmenter la fréquence du besoin incontrôlé d’uriner et la gravité du problème. Rien qu‘en reprenant le sport à 50 ans, personne n’est pas à l’abri de petites fuites d’effort ! Les conséquences psychologiques des soucis d’incontinence ne peuvent être occultées.
Alors, comme Ashley Graham, parlons aussi d’image de soi avant d’aborder ensuite les causes, les traitements ou les solutions naturelles pour rééduquer sphincter et périnée. Ils améliorent véritablement la qualité de vie et aident à accepter.
Sommaire
Que ressent une personne souffrant d'incontinence ?
La santé émotionnelle est forcément très ébranlée.
La qualité de vie amoureuse et sociale également. La plupart des personnes affectées n’osent pas en parler à leur médecin qui ne sont pas tous bien formés à l’aspect psychologique. Les sentiments de honte et d’insécurité sont énormes. Avec une mauvaise image d’elles-mêmes, elles s’isolent et risquent l’anxiété et la dépression. L’accompagnement psychologique est aussi important que le protocole purement médical.
Changer de regard sur les problèmes urinaires
C’est exactement l’intention de Ashley Graham qui a bataillé pour qu’une publicité sur les misères post-accouchement soit diffusée durant les Oscars.
Censurée ! De son côté, Sphère-Santé, le spécialiste de la santé urinaire, indique qu’environ 5 millions de Français sont concernés par ces troubles de la vessie (2,6 millions de plus de 65 ans, selon le site Ameli). L’entreprise n’hésite pas à proposer des offres spéciales de produits fête de mères et fête des pères. Ça va peut-être un peu loin… Mais afin de sensibiliser et diminuer le mal-être mental, il est nécessaire et indispensable d’oser se démarquer des tabous et clichés, frapper les esprits, banaliser cette réalité.
Restaurer estime du corps et image de soi
Le travail du corps aide à retrouver la confiance en soi.
La rééducation des muscles du périnée améliore les fuites urinaires de type “effort” ou “neurologiques”. Les personnes souffrant d’incontinence “impérieuse” peuvent apprendre des techniques comportementales pour mieux anticiper leurs besoins d’uriner et garder le contrôle de leur vessie. En capacité d’éviter des situations stressantes, elles sont moins anxieuses de sortir de leur espace de confort et plus à l’aise dans leur vie.
Quelles sont les causes de l'incontinence urinaire ?
Deux dysfonctionnements sont à l’origine de l’incontinence urinaire :
- la faiblesse des tissus et des muscles du périnée,
- la faiblesse du sphincter urinaire, le muscle qui assure l’étanchéité de la vessie.
Il existe aussi plusieurs types d’incontinence. Deux sont plus répandues :
- Les fuites urinaires de type mécanique : parfois causées par les suites d’un accouchement, la descente d’organe, les troubles de la ménopause chez la femme et de la prostate chez l’homme, fréquentes aussi lors d’un effort (exercice physique mais aussi rire ou tousser).
- Les incontinences impérieuses (concernent fréquemment les personnes plus âgées) : dues à une hyperactivité de la vessie devenue hypertonique. Le cerveau envoie des signaux anarchiques qui contractent la vessie en permanence et entraînent le besoin d’uriner.
- Les différentes formes d’incontinence peuvent se combiner entre elles.
Quelles sont les solutions pour stopper les fuites urinaires ?
Avant les traitements et solutions possibles, il y a la consultation.
S’il n’est pas toujours facile d’aborder les fuites urinaires avec son médecin traitant, celui-ci a l’habitude de ce trouble qui peut arriver à tout le monde.
L’imaginaire collectif pèse sur l’image de soi : ne pas parvenir à retenir son urine ramène à la petite enfance, aux couches malodorantes et signifie régression due à l’âge. Pourtant, il faut en parler car il y a des solutions et des améliorations possibles. L’incontinence n’est pas, dans de nombreux cas, une fatalité.
Selon l’importance des symptômes, le généraliste coordonnera d’autres spécialistes : urologue, gynécologue, kinésithérapeute, sage-femme pour les accouchées, enseignant en activité physique adaptée…
La correction des facteurs AGGRAVANTS
Le surpoids, la toux, la constipation chronique sont des facteurs aggravants.
Le premier conseil est donc d’agir, selon les cas, pour perdre du poids, arrêter le tabac, réguler le transit.
La rééducation du périnée et l'activité physique
Ensuite, pratiquer de la rééducation et l’entretenir par de l’activité physique régulière.
L’objectif est le renforcement musculaire du plancher pelvien et l’acquisition de bonnes postures pour la vie quotidienne. La rééducation consiste aussi à apprendre les techniques qui permettent de mieux vivre avec sa vessie.
Les traitements médicamenteux
Les médicaments n’ont aucun effet sur l’incontinence d’effort.
En revanche certains traitements peuvent être prescrits contre l’incontinence impérieuse.
Des antispasmodiques aident à contrôler le tonus de la vessie et à retenir l’urgence d’uriner. À la ménopause un traitement à base d’œstrogènes peut améliorer l’incontinence même si ce n’est pas son rôle principal.
La chirurgie
Si les mesures précédentes sont inopérantes, une chirurgie ambulatoire peut être envisagée.
Il existe différentes techniques selon le mécanisme de l’incontinence diagnostiqué par l’urologue. Il y a peu de complications post-opératoires.
Les protections urinaires
Le marché des protections urinaires s’est beaucoup développé.
Pour les fuites légères, la lingerie féminine et masculine et les maillots de bain sont à la fois discrets, efficaces et élégants.
Pour les problèmes plus graves, les gammes de produits sont très étoffées. Les protections urinaires ne sont pas prises en charge par l’assurance maladie. Elles bénéficient parfois d’aides exceptionnelles en cas de dépendance ou de handicap. Les mutuelles et d’autres organismes sociaux peuvent octroyer une participation financière.
Comment prévenir l'apparition des problèmes de vessie ?
Il est important de ménager sa vessie :
- ne pas retenir l’urine trop longtemps,
- uriner complètement,
- éviter et traiter les infections urinaires.
Chez l’adulte, une alimentation saine, un poids équilibré, un bon transit, l’arrêt du tabac et la pratique d’activité physique pour renforcer les muscles du périnée sont de bonnes habitudes préventives contre l’incontinence urinaire.
À ce propos, que diriez-vous d’une séance d’exercices de renforcement périnéal ? Essayer maintenant !
Sources : ameli.fr / msdmanuals.com / Vidal.fr
Par Julien HYARDET
Coach Santé, Sport et Bien-être
Ancien rugbyman professionnel, je suis aujourd’hui au service de votre santé et de votre bien-être.
Et j’ai constaté une chose : ce n’est pas l’âge qui compte, mais bel et bien la forme physique et mentale !