S'inquiéter pour des douleurs articulaires : les cas où c'est nécessaire

S'inquiéter pour des douleurs articulaires les cas où c'est nécessaire

Par Julien HYARDET

Souffrir d’articulations douloureuses est fréquent (1 Français sur 2) et peut rendre perplexe, voire soucieux. Quel bonheur cela serait de ne plus souffrir de douleurs chroniques ou aiguës aux articulations, appelées médicalement arthralgies, et, il faut bien le dire, un motif d’inquiétude en moins.

Être plus ou moins préoccupé(e) quand on a mal est une réaction émotionnelle normale. Mais s’inquiéter pour des douleurs articulaires doit être étayé par des symptômes car cela ne se justifie pas toujours. Comment distinguer une douleur aux articulations sans gravité de symptômes plus sérieux, évocateurs de problèmes sous-jacents et nécessitant de consulter un médecinn ?

Cet article va vous aider à identifier des indices sérieux ou urgents. Attention un auto-diagnostic peut retarder un traitement nécessaire.

Sommaire

Dans quels cas ne pas s'inquiéter pour des articulations douloureuses ?

Douleur à l’épaule au réveil, genoux endoloris en fin de journée, hanche malmenée par un déménagement, ça vous rappelle quelque chose ?

Avoir mal aux articulations peut être dû à plein de choses : de la simple l’activité physique, au surmenage ou inversement à l’inactivité ou de légers traumatismes. Dans beaucoup de cas, elles ne cachent rien de grave mais, dans d’autres, elles nécessitent une attention particulière quand elles vont de paire avec des pathologies.

Activité physique et surmenage

Ces douleurs apparaissent le plus souvent après un effort inhabituel ou une activité intense ou prolongée. Elles font souffrir les différentes structures autour de l’articulation :

  • les muscles péri-articulaires : insérés sur les os autour de l’articulation, ils sont responsables de son mouvement et d’assurer également sa stabilité dynamique,
  • les tendons : ces cordons de tissu conjonctif fibreux relient les muscles aux os et facilitent la transmission de la force musculaire pour bouger,
  • les ligaments : des bandes de tissu conjonctif résistantes raccordent les os entre eux et freinent les mouvements excessifs,
  • la capsule articulaire : c’est l’enveloppe fibreuse autour de l’articulation qui maintient les os en contact,
  • les bourses séreuses : de petits sacs remplis de liquide synovial, situés entre les os, les tendons et les muscles, réduisent la friction et facilitent le glissement des structures,
  • le cartilage : élément essentiel de l’articulation, ce tissu souple et résistant transmet et répartit les charges quand elle est sollicitée,
  • les disques articulaires ou les ménisques : situés aux genoux et à la colonne vertébrale, ces structures fibrocartilagineuses absorbent les chocs et facilitent la répartition des charges.

En cas de surmenage ou d’activité intense, la douleur s’améliore le plus souvent après un temps de repos et l’application de froid (contre une inflammation) ou de chaleur (relaxante). Elle ne s’accompagne pas d’autres symptômes comme des rougeurs ou un gonflement.

Douleurs positionnelles, raideurs

Rester immobile peut freiner la circulation du liquide synovial, le lubrifiant des articulations, et rigidifier les tissus conjonctifs.

Localisé aux zones sensibles, cet inconfort est ressenti après une période prolongée statique, particulièrement au réveil. Peu intense, il ne dure pas longtemps et s’améliore avec le mouvement.

D’où l’importance de bouger régulièrement dans la journée (toutes les heures) et d’adopter de bonnes postures pour éviter de se figer dans une mauvaise.

Traumatismes légers

D’autres arthralgies sont causées par un choc léger comme une entorse bénigne (suite à une torsion, un étirement excessif ou un mouvement brusque).

La douleur se situe à l’endroit du traumatisme, un faible gonflement et une ecchymose (ruptures de petits vaisseaux sanguins capillaires) sont possibles.

La glace, le repos, une compression et l’élévation de la zone blessée au dessus du cœur, améliorent progressivement une lésion bénigne des ligaments. En principe, l’articulation peut toujours bouger et n’est pas déformée (ce qui peut se produire en cas de déchirure).

Quand faut-il, au contraire se faire du souci pour des douleurs articulaires ?

Le mal est intense (vous vous avez subi un gros traumatisme ou vous ne voyez pas de cause apparente), l’articulation est soudainement rouge, gonflée et chaude et souvent douloureuse…

Quelque chose de plus grave est en train de se passer à l’intérieur.

Douleurs vives

Douleurs vives

La souffrance est tellement forte qu’il est impossible de bouger l’articulation.

Vous serrez les dents… Rien à faire pour s’appuyer dessus ou  l’utiliser dans des activités qui la chargent (se tenir debout, marcher, soulever quelque chose). Une déformation de l’articulation est visible. La douleur articulaire ne s’améliore pas malgré tous les soins tentés.

Signes inflammatoires

L’inflammation à l’articulation provoque un processus complexe pour réparer les tissus traumatisés et est généralement douloureuse.

Il peut y avoir des inflammations dites silencieuses, notamment parce que tout le monde n’a pas la même tolérance à la douleur.

L’articulation peut s’enflammer pour plusieurs raisons :

  • traumatisme, blessure : choc, foulure, entorse, fracture,
  • usure, dégénérescence : l’arthrose est une cause bien connue de douleurs et d’inflammation articulaires, à cause de la dégénérescence du cartilage au genou, par exemple jusqu’à ce jour irréversible,
  • maladies auto-immunes : dans la polyarthrite rhumatoïde, le lupus ou la spondylarthrite ankylosante pour laquelle il est conseiller de marcher, le système immunitaire attaque par erreur les tissus de l’articulation et provoque une inflammation chronique,
  • infection : provenant d’autres parties du corps, des bactéries, des virus ou des champignons peuvent infecter une articulation et provoquer une arthrite septique qui risquent d’endommager gravement les cartilages et les os,
  • dépôt de cristaux : typiquement la goutte causée par des cristaux de l’acide urique. L’articulation du gros orteil est souvent affectée mais aussi celles de la cheville, du pied, du genou, ou d’autres encore,
  • allergies ou médicaments : certaines inflammations articulaires sont réactionnelles à des substances ou des corps étrangers.

Si elle est inflammatoire, la douleur est associée à des symptômes de gonflement important et rapide, de la chaleur au toucher et une rougeur cutanée autour de l’articulation. Les raideurs associées sont durables et pénalisent la qualité de vie.

Symptômes systémiques

D’autres symptômes, dits systémiques, c’est-à-dire non spécifiques à l’articulation, peuvent être associés à des douleurs articulaires et un signe prédictif de problèmes de santé plus graves :

  • fièvre inexpliquée et persistante : peut être le signe d’une infection de type arthrite septique ou de Lyme,
  • fatigue intense et inhabituelle : elle peut signaler une maladie auto-immune,
  • perte de poids involontaire : sans raison apparente, elle peut accompagner les maladies inflammatoires chroniques (incluant les articulations),
  • douleurs dans d’autres parties du corps : douleurs thoraciques, abdominales, maux de tête,
  • problèmes digestifs ou urinaires : l’arthrite réactionnelle (de Reiter) est une réaction à une infection des voies génito-urinaires ou intestinales. La maladie de Crohn (inflammation du tube digestif) peut s’accompagner de manifestations articulaires douloureuses,
  • pathologies préexistantes : le diabète, par exemple, est un facteur de risque de la périarthrite scapulohumérale, également nommée capsulite rétractile ou couramment épaule gelée, qui touche l’articulation de l’épaule. Des problèmes thyroïdiens pourraient aussi augmenter le risque d’en souffrir.

Douleurs persistantes et évolutives

L’arthralgie ne régresse pas avec le temps, pire, elle s’aggrave petit à petit, et est souvent associée à :

  • une mobilité progressivement empêchée : il faut identifier la cause parmi plusieurs hypothèses (de l’arthrose à une maladie rare comme la fibrodysplasie ossifiante progressive) et ralentir la progression de la perte de mobilité,
  • le blocage fréquent de l’articulation : l’articulation se coince allant d’un problème mécanique à un trouble structurel sérieux (lésions, corps étrangers intra-articulaires, chondromes, luxations, etc.),
  • des craquements fréquents : les craquements sont bénins la plupart du temps et sont dus à de petites bulles de gaz dans le liquide synovial ou aux mouvements des tendons. Associés à la douleur, à des gonflements et à une sensation de blocage, ils peuvent suggérer une pathologie sous-jacente (mécanique, dégénérative ou inflammatoire).
  • des douleurs intenses nocturnes : elles perturbent le sommeil et ont de nombreuses causes (pathologies inflammatoires, dégénératives, musculo-squelettiques, infectieuses, etc.) et raisons. Le niveau de cortisol, hormone anti-inflammatoire, est généralement plus bas la nuit, le liquide synovial stagne autour de l’articulation, des cytokines pro-inflammatoires sont libérées et la sensibilité à la douleur est plus forte.

Les douleurs articulaires peuvent-elle annoncer un risque de fibromyalgie ?

Les douleurs articulaires sont souvent un symptôme de fibromyalgie, en revanche elles ne sont pas prédictives de cette maladie.

La fibromyalgie n’est pas classée maladie articulaire mais trouble de la douleur chronique touchant les muscles et les tissus. Cependant, il y a bien un lien entre les deux :

  • les douleurs fibromyalgiques sont parfois décrites comme localisées autour des articulations,
  • les personnes atteintes de douleurs articulaires sont plus à risque de développer une fibromyalgie. La douleur chronique articulaire pourrait sensibiliser le système nerveux central et élargir le champ douloureux.

Est-ce que le stress peut faire mal aux articulations ?

Le stress n’est pas la cause directe d’une douleur articulaire mais il peut l’amplifier.

Il modifie la façon dont nous ressentons les choses et l’état du corps :

  • tension musculaire : cette tension peut se propager aux articulations, entraînant des douleurs et des sensations de raideur,
  • mauvaise posture corporelle : épaules arrondies, dos voûté, tête baissée, membres contractés peuvent exercer une pression trop importante sur certaines articulations (le grincement des dents, souvent associé au stress, peut à la longue faire souffrir l’articulation de la mâchoire),
  • augmentation de la perception de la douleur : le stress chronique peut baisser le seuil de tolérance à la douleur articulaire, 
  • perturbation du système immunitaire : la libération chronique de cortisol, liée au stress, peut affecter la fonction de certaines cellules du système immunitaire et favoriser une inflammation systémique de bas grade, laquelle peut exacerber des douleurs articulaires,
  • interaction avec des maladies articulaires chroniques : il peut rendre difficile le suivi des traitements ou le suivi de séances d’activités physiques bénéfiques à ces pathologies.

Est-ce préoccupant si un enfant se plaint de douleurs articulaires ?

Un enfant qui dit avoir mal aux articulations n’essaie pas forcément de sécher le cours de sport. Il peut souffrir d’arthrite juvénile.

L’arthrite juvénile, ou arthrite juvénile idiopathique, est un groupe de maladies inflammatoires et auto-immunes qui se développent chez les enfants et les adolescents de moins de 16 ans. Leur point commun est une inflammation chronique et souvent douloureuse des articulations.

Les symptômes sont multiples et la gravité varie selon les patients. Si un enfant se plaint de douleurs articulaires persistantes accompagnées de raideur, gonflement,  chaleur, rougeur,  limitation de la mobilité ou symptômes de fièvre prolongée, d’éruption cutanée ou fatigue intense, emmenez-le chez le médecin. Une prise en charge multidisciplinaire est réalisée.

Avec un traitement solide et précoce, plus de la moitié des jeunes patients connaissent des périodes de rémission et certains en guérissent à l’âge adulte. Les autres, malheureusement, conservent des dommages articulaires et parfois des complications extra-articulaires. Mais, un diagnostic précoce, un traitement approprié et un suivi régulier, leur permettent de contrôler les conséquences de la maladie et les aident à mener une vie active et épanouie. 

Y a-t-il d'autres signaux d'alerte moins connus associés à des arthralgies ?

Parfois certains symptômes semble éloignés d’une douleur articulaire alors qu’ils ont un rapport, voici quelques exemples :

  • uvéite : cette inflammation oculaire douloureuse peut être liée à une spondylarthrite ankylosante, une maladie inflammatoire des articulations de la colonne vertébrale et sacro-iliaques, dont la douleur est le principal symptôme invalidant,
  • ulcères buccaux ou génitaux : ils apparaissent dans des pathologies comme la maladie de Behçet qui provoquent des inflammations articulaires aux genoux, chevilles, poignets ou aux mains. C’est aussi le cas dans le lupus érythémateux, une maladie auto-immune, qui affectent de nombreux endroits du corps et provoque des douleurs articulaires?
  • éruptions cutanées : le lupus érythémateux systémique, le psoriasis arthritique, provoquent des éruptions cutanées ou des plaques rouges et squameuses en même temps que des symptômes articulaires,
  • anomalies du fer dans un bilan sanguin : une surcharge en fer peut être liée à des douleurs et des raideurs articulaires,
  • décollement de l’ongle : il peut être le signe de psoriasis arthritique,
  • enrouement : lors d’une poussée inflammatoire dans une atteinte micro-articulaire laryngée, une douleur peut être ressentie mais pas nécessairement.

Vous avez maintenant pris la mesure du vaste sujet des articulations douloureuses, des mécanismes imbriqués et des différentes spécificités.

Certaines douleurs articulaires sont faciles à soulager, alors que d’autres, liées à des maladies chroniques, sont plus compliquées et peuvent durer. L’activité physique peut aider à réduire les douleurs articulaires dans de nombreux cas. Cependant, des exercices mal pensés peuvent aussi aggraver les douleurs. Faites-vous conseiller par votre médecin et un coach sport-santé compétent.

J’ai fait personnellement l’expérience de douleurs articulaires quand j’étais sportif professionnel et je suis parvenu à moins souffrir grâce à des exercices thérapeutiques ciblés. Vous pouvez découvrir ici la nouvelle approche de coaching sport-santé et sa discipline unique le RJFit que je propose et conseille aux personnes qui souffrent de douleurs articulaires avec l’objectif de les aider à bouger sans avoir mal.

Julien Hyardet

Par Julien HYARDET
Coach Santé, Sport et Bien-être

Ancien rugbyman professionnel, je suis aujourd’hui au service de votre santé et de votre bien-être.
Et j’ai constaté une chose : ce n’est pas l’âge qui compte, mais bel et bien la forme physique et mentale !

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